Pierre François évoque son nouveau travail au White Star Bruxelles, qu’il espère voir en D1 rapidement. Le Standard? «Aucun esprit de revanche».
Depuis le 19 avril, Pierre François a repris du service, au White Star Bruxelles (ex-White Star Woluwe). Un peu moins d’un an après avoir été remercié par Roland Duchâtelet, au Standard, il est de retour dans le «circuit», avec un projet en construction. «Impatient d’être le 4 août, pour voir ce que va donner le premier match officiel (contre Geel)», l’administrateur-délégué, installé par le fonds dubaïote Gulf Dynamic Challenge fait le point, alors que l’équipe en termine avec son deuxième stage de la préparation, au Domaine des Hautes-Fagnes à Ovifat, sous les ordres de Jean-Guy Wallemme.
M. François, passer du Standard de Liège au White Star Bruxelles doit être un fameux changement, dans l’approche du travail…
Ça l’est, et cela me permet de faire des choses que je ne faisais pas nécessairement au Standard. Pour la licence, par exemple, j’ai assuré le suivi de A à Z alors qu’au Standard les différents départements (ressources humaines, financier, infrastructures et sécurité) préparaient le terrain. Dans la précédente structure, il y avait 25 employés, en dehors du département sportif. À Woluwe, on est 4, ce qui est bien pour un club de D2.
Une petite structure, mais le projet est là. Vous êtes-vous fixé un calendrier pour rejoindre la D1 ?
C’est un projet de construction, dans tous les sens du terme, à tel point qu’il a fallu acheter du mobilier, des imprimantes… Parce que l’ancien président (Michel Farin) voulait gérer le club au départ de sa société, dans ses bureaux, et je ne veux pas l’en blâmer d’ailleurs. Accéder à la D1 le plus vite sera le mieux. On se rend compte de l’importance de la tâche, mais on est convaincu qu’il y a la place pour deux équipes de D1 à Bruxelles.
L’équipe est assez jeune, ne sera-ce pas un frein, pour cette saison du moins ?
Elle est jeune, mais elle a un potentiel de développement. Et puis nous avons des anciens joueurs du club, et d’autres qui ont un certain bagage (NDLR : le club a accueilli hier l’arrivée d’un attaquant franco-sénégalais, Basile de Carvalho, 30 ans, transféré du Levski Sofia, où il a marqué 20 buts la saison passée). Avec des joueurs de cette qualité, l’espoir est de faire bonne figure cette saison, et de bâtir les bases d’une réelle prétention pour la saison suivante.
Le nom du club a aussi changé, comment cela a-t-il été perçu ?
Tout ce qui change pourrait être perçu comme décourageant pour les anciens, mais j’espère que ce n’est pas le cas. Il n’empêche que le nombre de contrats de sponsoring était faible à notre arrivée, et on avait à peine 17 supporters à Westerlo pour le premier match du tour final… Ce qu’on risque de perdre n’est pas énorme.
En revanche, on voulait donner une image internationalement plus perceptible du club. Sans être piquant, on ne veut pas commettre la même erreur qu’Anderlecht, que tout le monde connaît évidemment en Belgique. Mais lors de mes déplacements à l’étranger, j’ai croisé des gens qui connaissaient Anderlecht, mais ne savaient pas que c’était à Bruxelles… Quand l’investisseur vient de l’étranger, ne pas utiliser le nom de la capitale européenne est peut-être une erreur. Pour autant, les relations avec la commune de Woluwe sont très bonnes. On a d’ailleurs repris ses couleurs pour nos maillots : noir et blanc.
Faire une interview de Pierre François sans parler du Standard…
C’est possible mais compliqué (sourire).
Quel est votre avis sur la situation de votre ancien club ?
On m’en parle beaucoup, je reçois encore des coups de fil de supporters. Et je n’en reçois pas moins depuis l’annonce de M. Duchâtelet (NDLR : de vendre le club).
Vous comprenez les craintes des supporters ?
Celui qui a été dirigeant de club doit s’abstenir de faire des commentaires sur la façon de gérer le club. Une chose est certaine : le Standard n’est pas un club comme les autres, et donc la gestion ne passe pas bien par rapport aux différents acteurs qui entourent le club que si on tient compte de cette spécificité… Les gens, je crois, aimaient que le club soit défendu par quelqu’un qui y tient.
Imaginons que le White Star joue contre le Standard, en Coupe de Belgique. Y aurait-il un esprit de revanche ?
Non. Quand je vois Mpoku frapper au but, j’espère qu’il la mette au fond. Je pourrais dire que je souhaite voir le Standard perdre ou louper les play-off, mais je n’y parviens vraiment pas…¦
Source : lavenir.net