Wolu1200 : Notre commune a voté une motion contre la mise en place de lignes haute tension. Les membres des comités de quartier Pelletier, Haut Woluwe, Tervueren-Montgomery et Cœur-Europe sont toujours survoltés. Depuis des mois, ils se battent pour que la Région bruxelloise adopte une norme stricte en matière de champ magnétique. Leur cause a également été rejointe par les communes de Schaerbeek et Woluwe-Saint-Lambert.

En septembre dernier, Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge, a placé un câble de 150.000 volts devant relier les postes haute tension de Woluwe-Saint-Lambert et Schaerbeek en passant par les rues Pelletier, Prekelinden et Albertyn. Dans les prochains mois, Elia devra encore placer ce type d’infrastructure rue Rasson. Des petites voiries qui font que les câbles sont placés à moins de 4,5m des façades des habitations, provoquant un champ magnétique qui devrait dépasser les 0,4 microTesla.

Or, selon certaines études scientifiques, on constate une augmentation des cas de leucémies infantiles à partir de 0,4 micoTesla, un niveau de rayonnement que l’on peut retrouver jusqu’à 10 mètres des câbles enterrés. On constate également un doublement du risque d’Alzheimer pour tous ceux qui habitent 15 ans à moins de 50 mètres des lignes haute tension aériennes.

Une norme de 0,4 microTesla a d’ailleurs été fixée aux Pays-Bas et un objectif de 0,2 microTesla a été demandé en Flandre. L’Union européenne, elle, recommande la norme de 100 microTesla, ce qui est respecté par la société Elia.

Seulement, au nom du principe de précaution, le 3 décembre dernier, Woluwe-Saint-Lambert a voté une motion exigeant de ne pas faire passer la ligne haute tension de 150.000 volts par les voiries communales étroites. Le 17 décembre, Schaerbeek a voté une motion négative relative à l’implantation de cette ligne électrique tant que la valeur de 0,4 microTesla n’est pas garantie. « Nous avons réussi à retarder le chantier et donc la mise sous tension, explique Marc Weber, chef de cabinet du bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt. Quand Elia nous demandera l’autorisation d’entamer son chantier, nous la lui refuserons. Elle introduira certainement un recours qu’elle remportera car les communes n’ont aucun outil juridique pour empêcher de tels travaux. Nous demandons donc à la Région bruxelloise d’adopter une norme plus stricte. »

La ministre de l’Environnement, Céline Fremault fut interpellée à ce propos début décembre. Elle a confirmé que Bruxelles Environnement assurait une veille scientifique concernant les effets des ondes électromagnétiques sur la santé et l’environnement. Des contacts ont aussi été pris avec la Wallonie et la Flandre. Cette dernière est la seule à disposer d’un logiciel de calcul pour réaliser des simulations des champs basses fréquences. La ministre souhaite que soient suivis de près les travaux menés en Flandre afin d’adapter des instruments techniques et réglementaires pour Bruxelles.

Le fédéral interpellé

Si la société Elia se veut rassurante en organisant des réunions d’information auprès des riverains, les ministres fédérales de l’Energie, Marie-Christine Marghem, et de la Santé, Maggie De Block, se font plutôt discrètes sur le dossier. La première a ainsi autorisé les investissements d’Elia mais toutes les deux ont été interpellées par les communes bruxelloises.« Elles disent qu’elles ne sont pas compétentes dans cette matière et se renvoient la balle », explique la commune de Schaerbeek.

Source : http://www.lesoir.be/1097513/article/actualite/regions/bruxelles/2016-01-19/des-riverains-sous-haute-tension