• Wolu1200 : CatRescue sauve les chats de la misère: "ce ne sont pas des jouets"

    Depuis sa création, CatRescue a déjà trouvé un foyer pour plus de 2000 chats errants. La politique de l’asbl : sauver les chats les plus amochés, malades ou malheureux. Une entreprise tantôt dangereuse, souvent douloureuse pour les volontaires qui luttent contre l’augmentation du nombre d’abandons.

    « Beaucoup s’en occuper, beaucoup de soins, beaucoup d’amour et surtout, donnez-nous des nouvelles ». Avant de s’en aller avec la petite Leila dans sa cage, Charlotte reçoit quelques derniers conseils de la part d’une bénévole. Car chez CatRescue, une adoption ne s’arrête pas le jour de la signature du contrat : « une fois que le chat rentre dans le circuit il est protégé par le refuge jusqu’à la fin de sa vie. Les adoptants s’engagent à en prendre soin jusqu’au bout et s’ils veulent se débarrasser de l’animal, ils doivent nous prévenir. En plus, nous avons créé un groupe des anciens sur lequel nous échangeons des nouvelles, des photos et des vidéos » explique France Evrard, la directrice du refuge.

    « Les chats sauvages sont de véritables tigres »

    Depuis 4 ans chez CatRescue, France et son armée de bénévoles, vont sauver de la rue les chats les plus miséreux qui ont été abandonnés ou qui se sont perdus : « nous n’acceptons pas les chats de particuliers qui voudraient s’en débarrasser. Notre politique, c’est d’aller chercher à la force du poignet les chats les plus amochés qui trainent dans la rue» explique France. Les plus sociables sont faciles à attraper. Mais gare aux chats sauvages, ce sont de véritables tigres : «  nous utilisons des trappes ou des filets pour attraper les chats sauvages car ils peuvent vous arracher les yeux. Une de nos bénévoles a du être hospitalisée pendant 10 jours à cause d’une infection. Il faut être très prudent » ajoute la directrice.

    Les bénévoles ont le cœur et les tripes bien accrochés

    Ensuite, c’est une longue période de revalidation qui commence. Puces, éventrations, morsures de chiens, il faut avoir le cœur et les tripes bien accrochés pour s’occuper de ces petites bêtes : « vous devriez voir comment les chats se transforment. Ils ne ressemblent à rien et puis deviennent des bêtes magnifiques » explique France. Les chats qui en ont besoin, sont soignés au refuge. Les autres sont placés dans des familles d’accueil comme celle d’Elise avant d’être adoptés: «  j’ai 5 chats chez moi pour le moment. Ma spécialité ce sont les craintifs à sociabiliser » explique la jeune femme. En fonction de l’espace qu’ils ont chez eux, de leur temps disponible ou de leurs affinités, les familles d’accueil choisissent de s’occuper de tel ou tel animal : «  certaines personnes font du biberonage par exemple, mais ça demande du temps car il faut nourrir le chaton toutes les 3 heures » ajoute la bénévole.

    On n'adopte pas à la légère

    Contrat, évaluation du profil des adoptants et règles de sécurité... les règles de l’asbl sont strictes et il n’est pas question d’adopter sans réfléchir : «  le plus difficile c’est de devoir dire non à une dame de 65 ans qui désire adopter un chaton ou à un couple qui habite un dernier étage sans accès à l’extérieur alors que le chat est habitué à gambader dans un jardin. Mais c’est comme ça, nous ne sortons pas les chats de la misère pour les y remettre, c’est une question de respect » explique France. Le prix d’une adoption oscille entre 115 et 200 euros en fonction de l’âge, de la race et du nombre de vaccins reçus. Pour l’asbl qui fonctionne uniquement grâce aux adoptions et aux dons, c’est un minimum : «  nous ne recevons aucun subside. Le prix que nous demandons couvre les frais de soins et nous permet de nous occuper des chats les plus malades dont personne ne voudra » ajoute France.

    L’euthanasie c’est acte d'amour

    « J’ai craqué sur Leila à cause de ses couleurs et parce qu’elle est très bavarde, je pense que je ne vais pas m’ennuyer avec elle » avoue Charlotte, une adoptante qui désirait offrir un nouveau compagnon au petit chat qu’elle avait déjà chez elle. Leila a eu de la chance. Elle est encore jeune et en bonne santé, ce qui lui a permis de trouver rapidement une maitresse. Mais les chats trop mal en point ou asociaux, resteront au centre ou devront être euthanasiés : « l’euthanasie est un acte d’amour quand l’animal souffre. Nous ne tuons jamais les chats pour des raisons de convenance » explique la directrice.

    « J’ai du me battre avec mes voisins »

     Il ne faut pas espérer pour entreprendre, ni réussir pour persévérer, il faut avancer…Pour France, zoologiste de formation, CatRescue, c’est plus qu’un métier, c’est un sacerdoce. Elle s’est battue bec et ongles pour monter son asbl et dans les moments de découragements, un simple regard échangé avec un félin lui redonne la pèche : « il y a un tas de contraintes financières, administratives et sanitaires à remplir pour ouvrir un refuge et j’ai du me battre avec certains de mes voisins qui n’aiment pas les chats.  Mais j’y suis arrivée. Il faut avoir le cœur bien accroché, mais  en sauvant 1000 chats par an, j’ai donné un sens à ma vie ».

    Chaque année, des centaines de chats se perdent ou sont abandonnés dans la rue par des propriétaires négligents. Pour l’instant, CatRescue s’occupe de 400 d’entre eux. Mais leur nombre ne cesse d’augmenter et le téléphone de la chatterie sonne 50 fois par jour. Si elle possédait une baguette magique, France les sauverait tous mais en attendant, elle devra se contenter de répéter inlassablement ce message « les chats ne sont pas des jouets, soyez responsables » !

    + le site internet de la chatterie, l'adresse email:  info@catrescue.be                     

    Source et photos :

    • Céline JACQMIN

     http://www.lavenir.net/cnt/DMF20150817_00688689?_section=62418920&utm_source=lavenir&utm_medium=newsletter&utm_campaign=regio&M_BT=52724303895


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