Plus du triple de plaintes sont enregistrées sur les trois premiers trimestres de 2016 par rapport à l’ensemble de l’année 2015.

Wolu1200 : Le plus grand nombre de plaintes pour voyeurisme à.... WSL et Bxl-ville

Le constat est inquiétant : chaque année, un nombre toujours plus important de personnes portent plainte suite à des pratiques de voyeurisme. Ainsi, sur les trois premiers trimestres de l’année écoulée, 22 plaintes ont été enregistrées en région bruxelloise, contre sept enregistrées sur l’ensemble de l’année 2015, selon des chiffres communiqués par la police fédérale.

Mais il convient de définir ce qu’on entend par voyeurisme. "Les pratiques voyeuristes peuvent prendre de multiples formes, mais leur caractéristique principale est que le voyeur n’interagit pas directement avec sa victime, celle-ci ignorant souvent qu’elle est observée, explique Marc Vandeneynde, porte-parole de la zone de police Montgomery (Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Etterbeek). Il s’agit donc de regarder les parties nues d’une personne à son insu et trouver de la jouissance ou une excitation dans cette pratique, que ce soit dans la sphère privée ou dans l’espace public."

Le nombre de plaintes enregistrées sur une année peut sembler anecdotique, mais cette pratique à la hausse pose évidemment question. "Il n’est certainement pas tolérable qu’un individu utilise un trou de serrure, une ouverture de porte, utilise un miroir, des jumelles ou une caméra pour observer quelqu’un à son insu", ajoute Marc Vandeneynde.

Valérie L’Heureux est sexologue et connaît bien la problématique du voyeurisme. "Bon nombre de plaintes peuvent être introduites pour du voyeurisme pratiqué dans des piscines privées ou dans des clubs de sport. Comme les vestiaires sont publics et ne sont dès lors pas toujours fermés à clé, il arrive que des personnes malintentionnées fassent mine de se tromper de vestiaire pour pouvoir se rincer l’œil. L’intention volontaire ou non de l’intrus ne peut toutefois pas toujours être prouvée", explique-t-elle.

En 2016, le plus grand nombre de plaintes a été introduit dans les communes de Bruxelles-Ville et de Woluwe-Saint-Lambert avec cinq signalements sur les trois premiers trimestres. Suivent ensuite les communes de Jette (trois plaintes), Saint-Gilles et Etterbeek (deux plaintes) et enfin Anderlecht, Forest, Watermael-Boitsfort, Evere et Schaerbeek (une plainte). Ces plaintes concernent les faits directs de voyeurisme ainsi que ceux liés à une tierce personne qui contribue à la diffusion d’un enregistrement, même si ce n’est pas elle qui a initialement pris la vidéo ou la photo.

Mais les personnes surprises en flagrant délit risquent gros puisque depuis le début de l’année, une proposition a été adoptée et prévoit de punir le coupable d’une peine de six mois à 15 ans de prison (voir ci-contre). La jurisprudence relative au voyeurisme diverge toutefois d’un arrondissement à l’autre et les auteurs de tels faits échappent encore régulièrement à des poursuites. Ce fut le cas en mai dernier en Flandre pour un entraîneur de basketball de Diepenbeek qui filmait des jeunes filles sous la douche.

Jusqu’à 15 ans de prison !

Gare aux voyeurs ! Cette pratique est désormais punissable et les coupables risquent une peine de prison de six mois à 5 ans. Si la victime est âgée de moins de 16 ans, l’emprisonnement pourra atteindre 15 ans. La diffusion d’enregistrements liés au voyeurisme est également ajoutée à la liste des infractions du code pénal, avec les mêmes sanctions. Le législateur prévoit également que le voyeurisme existe dès qu’il y a commencement d’exécution, et il assimile donc la tentative - ou l’intention d’agir - à l’acte accompli. L’incrimination inclura ainsi la diffusion d’images de personnes dans le plus simple appareil sans leur consentement. Seront donc punis ceux qui observent ou font observer, sans son autorisation, une personne dénudée ou qui se livre à une activité sexuelle, qu’elle se trouve dans un lieu public ou privé.