Méfiez-vous de l’arnaque "à l’amiable" qui vise à gruger les seniorsClaire, 78 ans, a évité de peu une arnaque dite "du rétroviseur" et met en garde la population contre les abus de confiance.

Claire a évité le pire, lundi 14 août dernier ! Il est environ 12h lorsque cette dame, âgée de 78 ans, circule sur la chaussée de Louvain en direction de Woluwe-Saint-Lambert. Tout d’un coup, elle entend un bruit sur la carrosserie de son véhicule. "J’ai été assez surprise par l’impact. Comme j’ai des problèmes d’audition, j’ai pensé que le coup était peut-être plus important que ce que je ne pensais", explique-t-elle.

Ni une ni deux, Claire stationne son véhicule sur le parking du Media Markt situé juste à côté, et sort de sa voiture pour constater les dégâts. "À ce moment-là, un individu, la soixantaine, vient dans ma direction à pied et m’explique que j’ai accroché son rétroviseur avec mon véhicule. Il me montre alors une griffe qui correspond au soi-disant impact", poursuit Claire.

La dame, impressionnée et sous le choc, ne réalise pas qu’il s’agit d’une fausse griffe et qu’elle est en fait victime d’une escroquerie. "Il m’a pris au dépourvu. J’ai vraiment cru que j’étais en tort. Il m’a alors emmené vers son véhicule stationné un peu plus loin et m’a montré son rétroviseur, brisé en mille morceaux", ajoute Claire.

Le malfrat s’est ensuite installé sur le siège passager du véhicule de Claire dans le but de trouver un arrangement à l’amiable. "Nous avons commencé à discuter mais il me mettait la pression, en disant qu’il était pressé et qu’il n’avait que peu de temps à me consacrer", poursuit Claire.

Le malfrat a ensuite demandé à Claire de payer directement un montant d’environ 800 € afin d’éviter les tracasseries administratives. N’ayant pas ce montant en liquide sur elle, il lui a indiqué un distributeur d’argent qui se trouvait à proximité immédiate. "Je me suis alors mise à douter de la véracité de ses propos. Il a ensuite simulé une conversation téléphonique avec la police en disant que je refusais de reconnaître mon tort, et m’a dit qu’une patrouille de police était en chemin", poursuit Claire.

C’est à ce moment-là que la victime a eu la présence d’esprit de penser à mesurer la hauteur de la griffe sur sa carrosserie, et de la comparer avec celle du rétroviseur, grâce à un mètre qu’elle avait dans son véhicule. "Il a alors commencé à m’insulter, avant de subitement rentrer dans son véhicule et de partir à toute allure", conclut Claire, soulagée de ne pas s’être fait avoir.

La Bruxelloise avait déjà vécu une situation similaire il y a quelque temps, et souhaite aujourd’hui mettre en garde la population contre ce genre de pratique scandaleuse.

La zone de police Montgomery (Etterbeek, Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert) connaît ce genre de modus operandi (voir ci-contre). "C’est un phénomène pour lequel la vigilance du citoyen est primordiale car aucun élément extérieur ne peut laisser présager des pratiques de telle sorte", explique Michaël Jonniaux, le chef de corps de la zone Montgomery.

Des escroqueries récurrentes

La zone de police Marlow (Uccle, Watermael-Boitsfort, Auderghem) connaît bien la mésaventure vécue par Claire, puisque des citoyens ont déjà porté plainte pour des arnaques similaires. Mais la zone de police met régulièrement en garde la population contre une autre technique bien connue : celle des faux cornicheurs. "Un ou plusieurs individus se présentent au domicile d’une personne âgée en se faisant passer pour des spécialistes de réparations de toiture. Ils prétextent avoir repéré un problème sur le toit, comme un bout de corniche manquant, et proposent de directement procéder aux travaux. La personne âgée va alors chercher l’argent, sous les yeux des malfrats, avant que ces derniers ne se volatilisent en exigeant parfois des montants astronomiques", conclut Laurent Masset, porte-parole de la zone de police Marlow.